Ils sont arrivés, ils montrent fièrement leurs « verdines traditionnelles », la roulotte gitane colorée et décorée. En cette occasion de rassemblement et de retrouvailles, les familles dispersées sur la route toute l’année ont préparé leur bannière pour le pèlerinage.

Dans la crypte surchauffée de l’église Notre-Dame-de-la-Mer, tapissée d’ex-voto en reconnaissance à Sara, la statue de la Sainte, la peau brune parée de bijoux et de manteaux de prières colorés, reçoit des gestes tendres en supplique ou en dévotion.

L’attente est longue, supportée avec des prières, et quand Sara est sortie de la crypte, ils l’accompagnent avec des gestes apaisés et des regards si bienveillants malgré la bousculade. C’est une grande émotion de toucher la Sainte.

La procession s’écoule jusqu’à la mer dans les rues de la ville. Modernité et traditions, les familles sont réunies derrière leur bannière.

La confrérie en chasuble bleue les accompagne les pieds nus.

Les gardians à cheval ouvrent la voie. La foule s’écarte, les petits chevaux entrent dans l’eau et attendront la Sainte.

Jusqu’à 40 000 personnes suivent, accompagnent, prient, photographient… Les familles gitanes restent unies sous leurs bannières. C’est une énorme bousculade mêlant la ferveur des pèlerins et la frénésie des photographes. La Sainte est acclamée, chacun veut s’approcher, présenter un enfant à sa bienveillance.

Beaucoup vont dans la mer, temps de cohue et de retrouvailles. Ils affichent leur foi jusque dans leur peau, les prêtres accompagnent les fidèles, tout le monde est béni.

Sara a été immergée, purifiée sous les clameurs et les prières : « Vive Sainte Sara ! Vivent les Saintes Maries ! » Et dans la même procession, avec la même ferveur, elle retourne dans la crypte.

Demain, les Saintes Maries auront leur procession jusqu’à la mer.

Les voyageurs s’en iront dimanche se disperser dans toute l’Europe, après 3 jours de fête, de ferveur et de communion autour de leurs traditions et de leur Sainte Patronne.