Mentorat photo 2024/2025 | édition n°2
Invocation
Virginia Raoul
Je n’ai pas entamé ce projet pour obtenir des réponses.
Je l’ai commencé pour ne pas disparaître.
Invocation est né d’un élan vital, d’une urgence intérieure : inscrire ma présence dans le temps, attester d’une existence, lancer un appel silencieux.
Chaque image devient une tentative. Une manière douce, mais tenace, de dire : je suis là. Pas pour prouver, mais pour être. Pour affirmer une présence, à soi, au monde.
Trois chapitres structurent cette série photographique :
Stigma, Everyday Epiphany, Anathema.
Trois états.
Trois gestes.
Trois manières d’habiter le monde.
Chapitre 1 : Stigma
Le point d’origine.
Une image comme fracture initiale.
Un regard blessé.
Une absence qu’il faut nommer.
Chapitre 2 : Everyday Epiphany
Un rituel quotidien.
Entamé le 1er avril 2003, au cœur d’un bouleversement. Depuis ce jour, je photographie chaque journée de ma vie, puis je sélectionne une image — la photographie du jour —, celle qui reflète le plus fidèlement mon état intérieur du jour.
Des épiphanies cueillies, pour m’ancrer dans l’instant. Pour habiter le présent, malgré tout.
Chapitre 3 : Anathema
Le constat.
Le passé affleure, le présent vacille… et je vacille avec lui.
Invocation n’est pas un projet figé. C’est une œuvre vivante, mouvante. Un processus d’ancrage, une série de gestes pour créer un espace où exister. Un territoire intime, photographique, où déposer des traces. Où, par l’image, se rendre visible à soi, d’abord.