Ce projet photographique s’inscrit dans un espace intime : celui de ma famille, de mon quotidien, de mes émotions. Il est né de ce lien profond et essentiel qui m’unit à ma femme et à ma fille. Ensemble, elles forment un territoire affectif que j’explore à travers la lumière, les gestes, les silences.

Mes images deviennent un refuge du sensible, une tentative de préserver ce qui nous fonde, ce qui nous relie — un ancrage affectif et poétique dans la mémoire familiale.

Je photographie pour ne pas oublier. Pour garder trace de ce qui, trop souvent, échappe : un regard entre elles, une main posée sur une joue, un éclat de rire entre deux instants. C’est une manière de dire « je vous vois », « je vous aime », sans mots.

Je cherche moins à montrer qu’à transmettre. À suspendre le temps. À donner une forme visuelle à ce qui nous unit, y compris ces instants où l’émotion déborde, où les visages se ferment, où les regards se détournent. Ces moments-là aussi participent à la mémoire affective, avec leur fragilité, leur vérité, leur propre poésie silencieuse.