Voilà un vaste sujet ! Je ne vais pas te raconter la campagne, mais plutôt te parler de ma campagne, celle où je suis née, celle que je n’ai jamais quittée.

Ce petit bout de territoire est plus qu’un paysage collinaire et verdoyant. C’est un cocon dans lequel je puise mon essence et mon énergie quotidienne. Cheminer le long des sentiers, contempler cette nature qui semble immuable et inébranlable, m’apportent paix et sérénité. J’ai alors le sentiment d’inscrire mes pas dans les traces laissées par les générations qui m’ont précédée.

Je n’oublie pas. Je n’oublie rien. Derrière chaque troupeau, chaque champ, chaque verger, des hommes et des femmes œuvrent au quotidien, souvent confrontés aux exigences contraignantes d’une société schizophrène qui souhaite “consommer local et sain” sans en accepter le prix et les aléas. La nature peut se montrer ingrate et ruiner une récolte prometteuse en quelques heures d’un gel mordant. Tant d’autres calamités peuvent s’abattre ! C’est une leçon d’humilité.

La route sinue. Chaque détour offre une nouvelle perspective qui, elle-même, varie au fil des saisons. Cette impermanence est, elle aussi, un enseignement.

Ah si nous comprenions le langage des animaux ! Que nous apprendraient-ils de leur existence servile ? Nos regards se heurtent à la lueur énigmatique de leurs yeux..

Tu vois, la campagne, c’est tout cela, et bien plus encore !

Derrière l’harmonie des couleurs, des formes et des espèces, on devine des équilibres fragiles, de la passion et de la confiance, de la sueur et des doutes...