Elles sont venues, elles sont là, pour honorer Sara, Marie Jacobé et Marie Salomé.

De la crypte à la mer, mon regard s’est posé sur le visage de certaines d’entre elles.

J’ai fait le choix de garder leurs portraits réalisés en extérieur, éclairés par la lumière du soleil camarguais. Cette lumière du Sud, qui met du relief aux éléments photographiés.

C’est dehors que je me suis sentie le plus à l’aise pour bouger, approcher plus ou moins certaines, établir un contact parfois. Chaque cliché raconte une histoire de vie.

Ce qui les relie toutes, c’est ce qui émane d’elles, de leur façon d’être au monde :

“Être une femme forte”.

J’ai construit ma série en créant autant que possible un lien avec les couleurs.

Ces femmes, Gitanes, Arlésiennes, s’affirment physiquement par leur corps, leur attitude, leurs vêtements, voire leurs costumes… Une variété vestimentaire qui peut parfois interroger le passé. Un rôle de transmission à travers les générations.

Ce que je retiens de ces portraits de femmes, femmes en devenir, femmes accomplies, femmes au crépuscule de leur vie, c’est :

le recueillement, la joie pour certaines, l’élan de vie… un rire, un sourire

le soin qu’elles donnent à leur corps : une palette de couleurs pour leurs vêtements, leurs bijoux, leurs dentelles, leurs tatouages, leur chevelure

la force intérieure, certains visages qui parlent, qui disent la résilience, les rides témoignant de parcours de vie et de leurs obstacles

pour d’autres, la détermination, allant jusqu’aux allures de guerrière

l’indépendance, la confiance, la sagesse

la dignité, le respect

et enfin la sororité, symbolisée par ce groupe de femmes qui ont accompagné Sara jusque dans la mer, à l’infini, comme une ouverture au monde

Tout ce qui fait d’elles des FEMMES FORTES.

À chacune et à chacun d’entre vous d’accueillir ces portraits de la ferveur gitane.